vendredi, septembre 22, 2006

fais moi une place au fond de tes pensées…

je fais partie de ces gens qui prennent leur temps pour se réveiller…
entendons nous sur cet exercice quotidien qu'est le réveil…
je ne veux pas parler de l'heure effective du réveil…
quand ton alarme commence à sonner à partir de 5 heures du matin et que tu essaies de le faire taire pour la nième fois …
je ne parle non plus du quand tu te lèves du lit… ni de ce que tu fais schématiquement… que tu boives un café double charge ou que tu décides de petit déjeuner au bureau…
le réveil est un processus…
le réveil commence par un jet d'eau froide sur ton visage qui se crispe douloureusement…
une technique utilisée par ma meilleure amie consiste à remplir le lavabo d'eau froide, de relever bien les cheveux et d'y plonger pour quelques secondes la face… pure torture…
le réveil se poursuit par un gros bol de café chaud et fort qui te brûle la langue et le palais mais aussi la gorge…
tant d'agressions matinales pour un processus encore non achevé…
maquillage rapide… tellement rapide que tu as l'impression de répéter les mêmes mouvements sur ton visage au point de te maquiller les yeux fermés…
jeans et top enfilés… et mules en dernier…
heureusement y a quelqu'un pour conduire pour un trajet de 30 minutes supplémentaires à rêvasser et à contempler les paysages sur une route allant de chez moi à quelque part…
arrivée au bureau… toujours sous le mode sommeil…
sobhyié matinale avec des collègues bien plus ensommeillés que moi ou bien avec quelqu'un qui s'apprête à aller au lit dans l'autre côté du monde…
endormie… endormie…
je divague…
réveillez moi quand il faut rentrer à la maison…

jeudi, septembre 21, 2006

destinations

je rêve de chocolat…
je rêve de toi
je rêve de ton souffle… de tes mains… de tes lèvres… de tes doigts
je rêve de ta voix
je rêve de ton regard… de tes yeux
je rêve de mes doigts dans tes cheveux
je rêve de ma bouche sur la tienne… de ta peau qui effleure la mienne
je rêve parce que je t'aime
je rêve parce que je te désire
je rêve, ça me fait souffrir
je rêve parce que tu es loin
je rêve parce que tu es là
je rêve parce que tu es partout
je rêve parce que tu me taquines
je rêve à nos câlins… à nos ébats… à nos jeux… à nos étreintes
je rêve à nos contradictions
je rêve à nos emprises… à nos bêtises
je rêve des rêves étincelants…
je rêve des rêves au goût de miel
je rêve et je frémis
je rêve et j'accepte
je rêve et je te séduis
je rêve et je te savoure
je rêve tout court
je rêve et je ne veux pas me réveiller
parce que dans mes rêves… il n'y a que toi!

au féminin…

soda… jus d'orange fraîchement pressé… espresso… tout se mélange sur cette table…
une table dans un café, dans une rue jouxtant un campus…
4 femmes… 4 têtes… 4 mémoires… 4 tendances… 4 complices…
4 femmes ensemble racontent… se racontent… elles papotent… elles réfléchissent… elles rigolent… elles se souviennent… elles se redécouvrent…
4 femmes ensemble parlent de politique, de musique, de régime alimentaire, de guerre, de bombardements, de purée de piment, de man'ouché, de vacances ratées, de projets de recherche, de phobies, d'université, de boulots, de bronzage, de babillage, de livres, de politiciens, de physiciens, de professeurs, de couleurs, de gilaad shalit, de bonbons, de chocolat…
4 femmes ensemble se fixent d'autres rendez-vous…
elles se promettent d'y être... pour boire soda… jus d'orange fraîchement pressé… espresso…

mardi, septembre 19, 2006

le calvaire… des autres…

j'ai faim… je fume une cigarette pour couper cette faim… ça ne marche pas… j'ai encore faim… mon estomac hurle à la bouffe… pourtant j'avais pris en guise de petit déjeuner copieux 2 pains de mie grillés et 30 grammes de fromage blanc écrémé! j'ai déjà dit copieux? ah oui… je n'ai rien à manger à part mon déjeuner que ne je pourrai engloutir que dans 4 misérables heures… qu'est ce que je peux faire? comment m'est-il possible de tenir encore 4 heures? encore une cigarette… un chewing gum… un litre d'eau bu d'un seul coup… non… c'est pas la solution…
il faut que j'en parle à quelqu'un…
il faut que j'extériorise cette envie de nourriture qui me démange l'esprit autant que l'estomac…
il faut que je trouve une victime…
pas trop loin de mon bureau, 2 collègues assis en train de travailler et minding their own business!!! victimes idéales pour mes ébats et mes défoulements…
je m'assoie à l'un des bureaux… et je commence mon discours par l'introduction qui d'habitude m'attire le plus de problèmes… "j'ai envie…"
j'ai envie d'une man'ouché sur le tannour dis-je, au zaatar, garnie de menthe fraîche et d'olives vertes…
et comme une man'ouché ne vient jamais seule j'ai envie d'une petite douzaine de petites man'ouchés aux garnitures diverses…
j'ai envie de commencer par une au kechek malaxée avec de la purée de piments rouges très piquants…
j'ai envie de continuer avec une au fromage aakawi à laquelle j'ajoute, juste à sa sortie du tannour, des graines de sésame préalablement grillées et une pincée de piment rouge…
j'ai envie de goûter également une au fromage bulgari mélangée avec de la ciboulette que j'arrose, à la sortie du tannour, d'un filet d'huile d'olive nouvellement pressée…
j'ai envie de terminer avec une pâte cuite que je tartine de halawa, que je parsème de pistaches vertes…
en conclusion, mes 2 victimes ont fini par commander chacune une man'ouché et moi je me suis sentie libérée en attendant des jours meilleurs…

dimanche, septembre 17, 2006

gribouillages en altitude pas très haute…

1ère nuit… rencontre avec un magicien…

pas d'électricité dans ce coin du monde!
je parsème la maison, ses coins et ses couloirs de bougies… des dizaines de bougies de toutes les couleurs, de toutes les grandeurs… quelques unes placées dans la cheminée éteinte transforment ce trou et lui redonnent la vie de mille flammes… la maison flamboie…
j'aime cette maison, son âme, son esprit… je m'y enfonce… je m'y engouffre…
dehors, il fait frais… une brise douce m'effleure la peau…
sous le cedrus libani, je me sens plus proche du ciel, plus proche des étoiles…
des cigales chantent… c'est encore l'été…
tu n'es pas là… je pense à toi…



le lendemain… 888

réveil trop matinal que d'habitude… 15 degrés dehors…
je mets mon cardigan et je sors prendre mon café sur la terrasse…
tout est silencieux…
quoi de plus fascinant que d'écouter la nature se réveiller élément par élément…
d'écouter la nature se peupler de bruits…
j'attends… j'écoute… je respire… ma tête tourne…
je prends ma canon et je me lance dans cette nature à peine réveillée…
de cet endroit, je monopolise beyrouth, ses banlieues, les hauteurs qui l'entourent…
la méditerranée n'est pas trop loin… je sens presque son odeur…
l'air frais me gifle… j'ai l'impression de voler…
faune et flore sont objets encadrés… mais aussi, les pierres et les murs qui ont été témoins de la résistance d'un peuple…
ces pierres ont leur propre version de l'histoire à me raconter…
elles disent avoir vu des héros tomber…
elles disent avoir supportés des martyrs…
elles disent avoir senti l'odeur des canons et du sang…
elles disent avoir connu des hommes qui ont osé tout risquer jusqu'à leur propre sang…
je suis en présence de leurs âmes…
leurs esprits me traquent…
j'entends leurs chuchotements… hurlements impatients…
pour la 1ère fois depuis 16 ans, je me souviens et je pleure…