vendredi, octobre 20, 2006

ses nostalgies…

elle m'a écrit...

tu te souviens d'un livre de photographie que tu m'as donné en cadeau en 1994? Beirut... morning beauty… c'est l'un de mes livres préférés. mon âme est dans ce livre… je contemplais les photos, et à côté d'une des maisons (la plus belle), ce poème:

contemplate travel, and you are the boats...
contemplate return, and you are the homes...
and waiting in the spring of love
for a hand that removes sorrow, brightens the eyes
for a heart stealing glances from balconies...
And travelling to the city, to you

qu'est-il devenu de ma beyrouth? je ne la reconnais plus… mais le plus effrayant c'est qu'il se peut que je ne l'ai jamais connu....
se peut-il que ma beyrouth n'était rien qu'un mirage?



très chère amie…

je me rappelle d'une sortie de classe, toute première visite du centre ville de Beyrouth avant que le centre ville prenne ses allures actuelles… la place des martyrs… martyrisée… les plaques alertant aux mines… l'immeuble de la municipalité de beyrouth alors troué comme du gruyère…
je me rappelle de nos enquêtes, ma canon au cou, dans le vieux quartier saint-maron, de ses fabuleuses résidences à architecture traditionnelle, enfouies dans des arbres centenaires… des bonnes vieilles dames du quartier qui ne se sentaient pas aussi vieilles et qui voulaient encore s'occuper de plus vieux… du vieux prêtre de la paroisse qui radotait joyeusement…
je me rappelle de nos escapades après le cours des idéologies arabes contemporaines et voulant sécher un cours d'épistémologie, sur la corniche de ain el mreisseh…
je me rappelle de nos folies sur l'autoroute du port de beyrouth… et des folies y en avait!!!

beyrouth n'est plus la même me dis-tu… était-elle un mirage? un rêve? un fantasme? peut-être… mais mes souvenirs à beyrouth, très chère amie, ne le sont pas …

je suis jeune!

des cheveux gris qui affirment leur expansion sur ma tête…
des rides qui creusent de plus en plus profondément mon visage…
une panoplie de produits qui prolifèrent d'un jour à l'autre: crème de jour, lotion resserre-pores, sérum anti-âge, crème de nuit, crème anti-cernes, gel anti-rougeurs…
un mari qui s'affole à chaque fois que ma collection augmente d'un produit ou qu'un nouveau tube est ajouté…
une fille qui s'obstine à reconnaître et à mémoriser chacun des produits de même que son usage…
sur ma maquilleuse le paysage est effrayant… tubes, flacons, échantillons…
des soins qui garantissent le maintien d'un semblant de jeunesse…
il est cependant primordial d'accompagner le tout d'un style vestimentaire jeune et d'une attitude aussi coquine que coquette… dans le but de se fixer dans cette jeunesse et se cramponner à un âge qui s'éloigne davantage…
demain c'est mon anniversaire…
soudain cela me paraît bizarre de célébrer le temps qui passe… les jours qui s'en vont pour de bon…
un pas de plus qui me rapproche de la vie éternelle… un pas de plus, un jour de moins…
ce qui m'amuse dans tout ça… quand j'entre dans une boutique, j'ai encore droit à un "bonjour mademoiselle…"!!!

lundi, octobre 16, 2006

je t'aime!

elle est bizarre cette musique… elle me fait penser à toi…
douce… sensuelle… romantique… elle me fait rêver de toi…
c'est un cri… c'est mon cri… je t'appelle…
elle m'entraîne dans des mondes défendus… dans des mondes inconnus…
elle me fait languir … elle me fait soupirer…
un peu de tristesse… un peu de tendresse…
un peu de joie… un peu de toi…
elle est fluide cette musique…
elle me rappelle notre première rencontre…
je revois tes yeux… je revois nos jeux…
je respire tes lèvres… je sombre dans tes cheveux…
elle est jolie cette musique…
elle est légère…
elle est délicieuse…
elle me fait penser à toi…

dimanche, octobre 15, 2006

13 octobre...

je prie pour les martyrs…
je pense aux détenus dans les prisons syriennes…


…je découvris
la loi de l'infortune,
le trône d'or sanglant,
la liberté entremetteuse,
la patrie sans abri,
le cœur blessé et fatigué,
une rumeur de morts sans larmes,
secs comme des pierres qui tombent,
et je cessai alors d'être enfant:
j'avais compris
qu'on ne permettait pas à mon peuple de vivre
et qu'on lui refusait la sépulture.

pablo neruda

leur cauchemar…

j'attendais impatiemment dimanche…
j'étais prête à mettre de côté ma frayeur des foules…
j'amenais ma fille à son baptême orange!
je voulais hurler au partenariat dans une démocratie en désintégration…
je rêve encore d'une nouvelle loi électorale telle que me l'a promise le gouvernement…
et de plein d'autres choses…

je remercie dieu qu'il ait plu des torrents et que le festival commémorant le 13 octobre 1990 ait été ajourné…
ce n'est ni les rumeurs circulant depuis l'annonce du festival, ni les harcèlements de la veille du festival, ni la colère de la nature qui vont nous empêcher d'envahir spontanément les routes…
des marées oranges déchaînées sur les routes, défiant une pluie incessante…
des routes bloquées par des drapeaux, des chapeaux, des rubans, des parapluies, des ballons…
l'orange est partout… une couleur qui dérange… qui cauchemarde… la couleur du changement qui viendra…
le changement c'est nous… regardez bien vos écrans de télévision vous qui êtes chez vous… vous qui n'êtes pas nous…

général,
on t'accusait d'être leader chrétien… je t'accuse d'être un leader national…
tu n'avais pas besoin d'un tel rassemblement pour prouver que ta popularité est inébranlable…

général,
tu nous a demandé de pardonner… mais de ne pas oublier!
je m'attendais que tu me dises pourquoi nous n'avons pas, en tant que chrétiens, insisté à mettre de l'ordre dans notre cuisine interne avant d'aller chercher à nous entendre avec l'autre…

à vos ordres général… taratatataaaaaaa…